Présentation du laboratoire

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Le laboratoire interdisciplinaire et plurilingue « Etudes de pragmatique inférentielle » regroupe actuellement 6 équipes, soit 42 chercheurs dont 26 doctorants, issues des départements d’espagnol, d’allemand, de russe, d’italien, de français.

Les travaux qui y sont développés s’inscrivent dans le champ des études en pragmatique inférentielle, fondée sur des problématiques de recherche articulant, à partir du principe général de pertinence introduit par D. Sperber et D. Wilson (1986), les notions de langage, de cognition et de contexte. Les principes théoriques et méthodologiques de cette approche seront, dans une perspective interdisciplinaire, déployés à l’épreuve d’objets d’étude des sciences du langage, des études littéraires, des études des cultures et des civilisations et de la didactique des langues étrangères. 

Le laboratoire « Etudes de pragmatique inférentielle » participe du programme de recherche consacré au développement de la pragmatique linguistique articulée aux sciences cognitives, dont les descriptions, les attentes théoriques sont ambitieuses. Comme l’affirme Récanati, la pragmatique constitue déjà « un laboratoire privilégié du changement de paradigme qui affecte la scène intellectuelle contemporaine ». J. Moecshler (2009) rappelle les avancées de la recherche en pragmatique en ces termes : « Si le programme de recherche de la pragmatique s’est considérablement développé ces dernières années en allant au-delà des questions liées aux implicatures conversationnelles et conventionnelles, en s’interrogeant sur l’interface sémantique-pragmatique, notamment sur la différence entre contenus explicites et implicites, il est aussi revenu sur des questions traditionnellement réservées à la sémantique comme les présuppositions (…) ».

La pragmatique inférentielle constitue le cadre dans lequel les équipes de recherche s’inscrivent autour de l’unité discours, dans sa dimension actionnelle, cognitive, contextuelle. Comme le rappelle J. Milly (1992), « Les préoccupations pragmatiques traversent l’ensemble des recherches qui ont affaire au sens, et à la communication ». Plus précisément G. Winterstein (2008), apporte la définition suivante : « Par pragmatique inférentielle on entend la partie de la pragmatique qui s’intéresse aux aspects non sémantiques du sens d’un énoncé et qu’il est possible d’en déduire de façon non logique. » Moeschler (2009) précise qu’ « Il est donc crucial que les questions de discours soient adressées à partir de questions générales qui sont commandées par la pragmatique cognitive. » Cela se traduit par un programme de recherche problématisé par les questions suivantes : « Quel rôle joue le contexte dans la construction des intentions locales et globales du locuteur ? » ; « Quelles sont les contributions des marqueurs linguistiques, à contenu conceptuel et procédural, dans la construction des intentions du locuteur ? » ; « Quels sont les indices permettant de détecter des intentions couvertes, cachées, du locuteur ? Quelles sont leurs contributions à la compréhension du discours ? »

C’est dans ce sens que le discours, la cognition et le contexte constituent le socle notionnel et heuristique autour duquel peuvent être fédérées de façon transversale des équipes de recherche dont les préoccupations scientifiques portent sur plusieurs langues, et inscrites dans plusieurs disciplines. C’est en cela que la pragmatique inférentielle constitue le paradigme scientifique auquel seront empruntés concepts et procédures d’analyse.